Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 8

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la triade Khakobb. 
Après avoir parcouru steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, il est de retour et trouve les portes du Fhôreuhm étrangement ouvertes. Est-ce bien toujours là le lieu d'où il avait été banni ?
Est-il toujours LE BANNI ? 

Le Forum is back !

Après la réunion avec le Directoire du Média évoquée dans l’épisode précédent, je n’étais guère optimiste. Contre toute attente, j’ai pourtant constaté depuis hier que l’accès au forum du Média est de nouveau possible et que mon compte n’y affiche plus la mention “banni”.

Faut-il crier victoire ? Oui, un peu, au risque de passer pour un banni-oui-oui, car le Directoire avait auparavant expliqué au Conseil de surveillance qu’il étudiait des alternatives, comme la possibilité, à la place du forum, de mettre en place un système de commentaire des émissions. Le retour du forum n’était donc pas du tout garanti. Quant à mon bannissement, il m’avait été dit que le mail m’en informant était parti par erreur, mais que, pour autant, il y avait bien eu une décision de bannissement, que je serais informé des charges retenues contre moi seulement quand le forum serait réouvert, et que de toutes façons la suite se ferait sans moi. Il y a même eu un moment complètement surréaliste, lors de la réunion du 31 janvier avec le Directoire, quand j’ai demandé pourquoi je n’avais pas reçu d’excuse, vu que le mail de bannissement était censé être parti par erreur : il m’a alors été dit que le coup était parti tout seul sans que personne ne s’en rende compte ; j’ai objecté que j’avais immédiatement contesté la décision, mais il m’a été répondu que ma réponse n’était arrivée nulle part car l’envoi initial avait été fait à partir d’une adresse qui ne peut recevoir de réponse ; vérification faite, j’avais pourtant bien envoyé ma protestation à tous les membres du Directoire et au Conseil de surveillance, qui savaient donc très bien que j’avais reçu un avis de bannissement et que je le contestais.

Et pourtant, me voici réintégré comme socio sur le forum, sans la mention “banni”. Je n’ai reçu cette fois aucun message (volontaire ou parti par erreur) pour m’en informer ni aucune explication, mais le fait est que je semble avoir plein accès aux fonctionnalités ordinaires de la plateforme. J’ai eu l’occasion dans mon existence militante et professionnelle de mesurer combien il était difficile aux détenteurs d’une position de pouvoir de revenir sur une décision, à plus forte raison lorsque celle-ci était complètement arbitraire et infondée (je dirais même que plus la décision est injustifiée et injustifiable plus il est difficile au responsable de revenir en arrière). Ma réintégration au forum est donc à la fois un signe encourageant sur le fonctionnement de la structure (c’est ce qui m’importe le plus) et sur la possibilité d’un retour à la raison de la part des personnes en responsabilité. J’accueille donc très favorablement ce premier pas vers une désescalade et j’en sais gré à celles et ceux qui ont permis d’aboutir à ce résultat.

Autre bonne nouvelle : le fameux bug qui empêchait l’envoi d’images sur le forum semble enfin résolu. Le problème durait depuis des années, donc ce n’est pas rien. Un grand merci, donc, à la développeuse du Média pour avoir enfin pris le temps de réparer le bouzin.

Continuer la lecture de « Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 8 »

Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 7

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb qui cherche à le faire passer, lui et d'autres fidèles de Kohop, pour une poignée de traîtres. 
Il parcourait steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, afin de leur révéler le terrible secret du Fhôreuhm, quand une mystérieuse lumière le guida vers un conclave secret porteur d'espoir. Mais ce n'était qu'un traquenard tendu par la sinistre triade qui jeta contre lui ses maléfices.
Après une lutte acharnée et épuisante, il est tout de même sorti indemne de l'épreuve, plus que jamais décidé à ramener l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

Traversée du Mordor

L’embellie évoquée dans l’épisode précédent aura été de courte de durée. Mercredi 31 janvier 2024, en effet, j’ai été invité par le président du Conseil de surveillance du Média pour une discussion avec le Directoire. En deux heures épuisantes de réunion, j’ai eu plus l’impression d’avoir traversé le Mordor que d’avoir suivi l’ordre du jour. En réalité, les trois membres du directoire n’avaient aucune intention de discuter ni d’aboutir à des solutions aux problèmes posés. Ils étaient juste venus faire le procès des Socios Engagé·e·s.

Ordre du jour de la réunion du 31 janvier 2023

Image du Mordor créée par IA sur Pixabay

Alors que j’avais signifié clairement que je n’étais pas mandaté pour représenter les Socios Engagé·e·s mais pour représenter les bénévoles du Média ayant contribué à la rédaction du dernier rapport trimestriel du groupe de soutien coopératif aux bénévoles (et bien sûr pour discuter des propositions concrètes posées dans ce rapport), alors que le président du CS avait fixé un ordre du jour et proposé que la discussion se fasse principalement entre un des membres du directoire et moi, j’ai eu droit à deux heures de violence verbale, d’accusations, d’interruptions, d’autoritarisme, d’assignation au silence, par les trois membres du directoire, parlant parfois en même temps, tournant en boucle sur leurs griefs fabriqués de toutes pièces, et refusant obstinément de revenir à l’ordre du jour. Lorsqu’à la fin de ce pugilat, j’ai fait part de ma tristesse que rien n’ait avancé, un des membres du directoire m’a rétorqué : “Si, tu as été informé”.

Informé de quoi ? Que “la suite se fera sans toi”, dixit le même directeur, et un de ses collègues de préciser : “on a accepté de parler avec les Socios Engagé·e·s uniquement pour leur expliquer pourquoi on n’accepte pas les insultes et les dénigrements. Ces gens jartent et ne reviendront pas.”

Je reviendrai dans un autre épisode sur ces accusations complètement bidon de “dénigrement” (quant aux insultes, il n’y en a jamais eues, bien évidemment) et sur la façon très problématique qu’a ce directoire d’inventer des règles non écrites en fonction de l’humeur et de s’asseoir quand cela l’arrange sur les règles écrites existantes.

Continuer la lecture de « Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 7 »

Révoltes paysannes

“De façon générale, les révoltes paysannes ont joué un rôle central au XVIIIe siècle dans le processus menant à la Révolution française puis dans son déroulé. L’abolition des privilèges décidée par l’Assemblée nationale lors de la nuit du 4 août doit beaucoup aux révoltes paysannes de l’été 1789, qui s’en prirent aux seigneurs et aux châteaux et commencèrent à brûler les titres de propriété qui s’y trouvaient, ce qui finit par convaicnre les députés réunis à Paris qu’il falait agir au plus vite et mettre fin aux institutions honnies du féodalisme. Ces révoltes font elles-mêmes suite à des décennies de rébellions paysannes, que le pouvoir divisé contrôle de moins en moins, en particulier au cours de l’été 1788, quand se pose enfin clairement la question des modalités de l’élection aux Etats généraux, dans une atmosphère quasi insurectionnelle (occupations de parcelles et de biens communaux, violences antipropriétaires).

Si tant de paysans tournent le dos à la Révolution par la suite, ce n’est pas parce qu’ils seraient subitement devenus conservateurs. C’est parce qu’ils ont été profondément déçus dans leur espoir d’accéder à la propriété et de cesser de travailler pour les autres, et marqués par ce qu’ils perçoivent comme une hypocrisie insupportable de la part des élites urbaines soit-disant révolutionnaires qui ont pris la tête des événements. Cette déception fondatrice […] est essentielle pour comprendre la formation initiale des structures partisanes et électorales et leurs évolutions ultérieures. On notera aussi que l’on observe dans plusieurs régions un fort vote rural socialiste et communiste aux XIXe et XXe siècles, en particulier lors des législatives de 1849 (vote rouge rural qui effraie beaucoup les propriétaires) puis dans l’entre-deux-guerres et dans l’après-guerre avec le vote PCF. Cela rappelle que rien n’est figé : tout dépend de la façon dont les organisations politiques parviennent ou non à mobiliser les électorats autour de projets collectifs. Nous verrons également que la participation électorale a été structurellement plus forte dans le monde rural depuis deux siècles, phénomène que l’on observe d’ailleurs dès la période révolutionnaire, ce qui montre que la demande de démocratie n’a jamais été limitée au monde des villes, bien au contraire.”

Julia Cagé & Thomas Piketty, Une histoire du conflit politique,
Elections et inégalités sociales en France, 1789-2022, Editions du Seuil, 2023

Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 6

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb qui cherche à le faire passer, lui et d'autres fidèles de Kohop, pour une poignée de traîtres. Désormais, il parcourt steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, afin de leur révéler le terrible secret du Fhôreuhm, dans le but de ramener un jour l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

Une embellie ?

Le 14 janvier 2024, un groupe de socios et ex-socios ayant exercé des activités bénévoles pour le Média et/ou ayant siégé au Conseil de surveillance de la coopérative a publié un communiqué : “Le MediaTV : reconstruire le projet coopératif ” , disponible notamment sur ce blog Médiapart. Ce communiqué liste bien les dysfonctionnements qui sont apparus au sein de la coopérative du Média au cours des derniers mois et années. Mais il propose aussi aux socios, bénévoles, salarié·e·s, abonné·e·s, donateur·ice·s et soutiens du Média de nous rejoindre sur le serveur Discord « Sauvons le Média ».

extrait du texte “Le MédiaTV : reconstruire le projet coopératif

Certes, ce n’est pas encore la ruée, et ni les 4000 et quelques sociétaires (on n’a aucun chiffre récent) ni les 9000 et quelques abonné·e·s du Média (aux dernières nouvelles) n’ont encore rejoint nos rangs, mais nous pouvons déjà nous féliciter d’avoir vu répondre à l’invitation la plupart des ancien·ne·s ou actuel·le·s bénévoles, et même d’ancien·e·s socios parti·e·s lors des différentes crises que le Média a connues, signe que la structure suscite toujours de l’intérêt, même chez les déçu·e·s, et qu’il ne manque peut-être pas grand chose pour que nous réussissions à les faire revenir si nous parvenons à en améliorer le fonctionnement. Ce serait en tout cas dans l’intérêt de notre coopérative, d’autant que la concurrence s’est révélée plus que décevante pour celles ou ceux qui s’y sont investi·e·s. Pour ma part, je ne laisserai personne en tout cas essayer de faire croire que je suis lancé dans une entreprise de dénigrement du Média, et j’invite quiconque en douterait à venir le vérifier sur le Discord “Sauvons le Média” , où les discussions et activités sont ouvertes et transparentes (si ce n’est déjà fait, les membres des instances du Média et les salarié·e·s peuvent y venir aussi sans crainte, sous leur vrai nom ou anonymement). C’est bien parce que je suis toujours aussi attaché à cette coopérative que j’entends lutter pour en faire respecter l’esprit et les statuts et y faire renaître le débat démocratique, et que j’invite dès que j’en ai l’occasion les spectateur·ice·s de la chaîne à devenir sociétaires et à participer à la vie de la structure.

Après avoir énoncé nombre de critiques des instances de la coopérative ces derniers temps, je suis donc heureux d’annoncer qu’il y a enfin une petite avancée. En effet, le président du Conseil de surveillance du Média a donné suite le 24 janvier à la demande de médiation qui lui avait été adressée dans le dernier rapport trimestriel du groupe de soutien coopératif aux bénévoles, qui avait été remis aux instances en novembre 2023. Une réunion a été proposée, et les membres du Directoire semblent en avoir accepté le principe. Cette réunion devrait donc avoir lieu dans quelques jours et j’aurai la possibilité d’y faire des propositions de sortie de crise “par le haut”.

Certes, ce n’est pas encore la remise en ligne du forum, la réintégration des banni·e·s ni le reconventionnement des bénévoles que nous réclamons, mais cette réunion est bien un premier pas qu’il faut saluer favorablement.

A suivre, donc…

Autres épisodes :

Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 5

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb qui cherche à le faire passer, lui et d'autres fidèles de Kohop, pour une poignée de traîtres. Désormais, il parcourt steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, afin de leur révéler le terrible secret du Fhôreuhm, dans le but de ramener un jour l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

Le 2 janvier 2024, j’ai reçu un mail du Média me remerciant de mon soutien et me communiquant ma facture d’abonné, qui prouve que je suis à jour de mon abonnement, en plus d’être détenteur de parts sociales, et donc, conformément aux statuts de notre Société Coopérative d’Intérêt Collectif, toujours sociétaire de plein droit… même si certains ne le veulent pas.

Mail du Média reçu le 2 janvier 2024

J’ai souri en voyant dans ce mail la mention du forum comme moyen de contact, puisqu’il est désormais de notoriété publique qu’après avoir été censuré puis invisibilisé arbitrairement, ce forum est hors ligne (mais pas pour les administrateurs) depuis plusieurs mois. J’ai donc écrit à l’adresse mail indiquée pour rappeler que le forum est un service dû aux abonnés et un outil indispensable à la vie démocratique de notre coopérative, et pour demander quand ce service serait rétabli.

Contre toute attente, j’ai obtenu une réponse signée du “responsable Support et Communauté”… qui n’est autre qu’un des trois membres actuels du directoire et l’ancien référent des bénévoles renvoyés, ainsi que l’administrateur du forum et autres supports (boucle Telegram, groupes Facebook) d’où j’ai aussi été exclu arbitrairement sans aucun avertissement ni explication :

“Le forum sera rétabli dès que possible afin de permettre la reprise des échanges entre sociétaires. Nous sommes désolé·e·s de la perte d’accès momentané de cet espace et faisons tout ce qui est humainement possible pour le remettre en ligne rapidement.”

extrait d’un mail du 3 janvier 2024

J’ai évoqué dans l’épisode précédent le fait que le même responsable avait contacté au moins une socio sur Twitter pour lui promettre que le forum serait rétabli en janvier et accuser les mécontents de n’être qu’une “poignée de râleurs”. Notons le discours qui change selon l’interlocuteur : à une socio jusqu’ici restée à distance des affaires internes de la coopérative, on promet que tout sera rentré dans l’ordre dès janvier. Avec moi, cela devient “dès que possible”, et au Conseil de surveillance, il a été dit, selon son président, que le forum pourrait même être abandonné au profit d’un système de commentaires sur les émissions (ce qui ne laisserait plus aucun espace aux sociétaires pour débattre des affaires internes de la coopérative ou organiser des actions au service du Média !).

Continuer la lecture de « Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 5 »

Bobo

“En vingt ans le persiflage contre les bobos est devenu sport national. Désormais tout problème de société leur est sans effort imputable. Les inégalités ? Bobos. L’immigration ? Bobos tendance bien-pensants. La désindustrialisation ? Bobos. L’oubli de la France périphérique ? Bobos.

Le bobo a bon dos parce qu’il a le dos large. Soigneusement mal défini, il est rapportable à une foule d’individus disparates voire antithétiques. Son salaire peut aller de 2000 à 20000 euros ; il peut être millionnaire suite à la revente de son club de pilates ou courir laborieusement les cachets d’intermittence. Il aime les séances de team-building ou organise des sit-in de soutien à des familles africaines délogées. Habite un duplex rue des Martyrs ou un écoquartier de Pantin. Prend l’avion six fois par mois ou se l’interdit pour décarboner son empreinte. Monte des agences de communication ou les combats. Vote Macron ou Mélenchon. Accomplit l’exploit d’être des deux côtés de la barricade. (…)

Le bobo prend pour le bourgeois. S’imposant dans les conversations, vers la fin du second millénaire, le signifiant bobo a contribué à en évincer le signifiant bourgeois.

Évaporé en bobo, le bourgeois ne se définit plus par une position sociale et la position idéologique connexe, mais par une attitude. Non plus un niveau de vie mais un mode de vie. Non pas les titres de propriété, mais l’abonnement à une AMAP. Non pas les frais de rénovation de l’appartement, mais les flâneries dans les vide-greniers. Non pas la progéniture désectorisée vers un collège privé, mais les magasins bio. Non pas l’optimisation fiscale mais les boulangeries sans gluten. Non pas l’héritage mais la trottinette.”

François Bégaudeau, Boniments, éditions Amsterdam, 2023

Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 4

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb qui cherche à le faire passer pour un traître. Désormais, il parcourt steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, afin de leur révéler le terrible secret du Fhôreuhm, dans le but de ramener un jour l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

L’année 2023 s’est achevée avec un nouvel appel aux dons du Média qui a réussi à récolter environ 148000€. Bravo… mais il est à noter que l’année dernière, à la même époque, le Média avait récolté plus de 250000€. Promesse avait même été faite à cette occasion que l’argent servirait à mettre au point une application mobile.

tweet du 31 décembre 2022

Un an plus tard, force est de constater que l’application promise n’a jamais vu le jour. Et de toute évidence, cet argent n’a pas servi non plus à l’actualisation et à la maintenance du forum, officiellement en panne depuis 110 jours (même si aucune communication officielle n’a en réalité été faite auprès des socios, et si la thèse de la panne n’est qu’un gros mensonge, comme je l’ai démontré dans l’épisode précédent). Sans s’appuyer sur une communauté soudée d’abonné·e·s, de sociétaires engagé·e·s et de bénévoles investi·e·s dans des actions de soutien concrètes, le Média est condamné à combler son déficit structurel au coup par coup par des annonces de projets grandioses survendus, pour ne pas dire mensongers. A côté de la vraie prouesse des directs quotidiens de “la Contre-Matinale” puis de “Toujours Debout” réalisés sans grands moyens (mais à quel prix humain ?), les campagnes du Média ont en effet tendance à promettre l’impossible : une application mobile, comme on vient de le voir, mais aussi une diffusion sur la TNT et sur les box… projet qui a accouché d’une diffusion sur les seules freebox pour un an, les autres opérateurs ayant refusé et l’agrément pour la TNT étant en réalité financièrement inaccessible (sans parler des obstacles techniques et politiques).

Continuer la lecture de « Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 4 »

Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 3

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb. Désormais, il parcourt steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, afin de leur révéler le terrible secret du Fhôreuhm, dans le but de ramener un jour l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

Le 18 décembre 2023, le rédacteur en chef du Média, énervé que les Socios Engagé·e·s aient l’outrecuidance de l’interpeller sur le réseau antisocial X (ex-Twitter) — où il interpellait lui-même publiquement un bouffon télévisuel (Yann Moix) — nous a traités de “harceleurs” et a brandi cet élément de langage lunaire : “Le forum du Média a été victime d’un bug, on l’a dit 1000 fois.”

tweet du 18/12/23

Mais répéter 1000 fois le même mensonge (en calomniant l’interlocuteur) n’en fera jamais une vérité.

Continuer la lecture de « Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 3 »

Nouveau passeport français

Suite à la loi raciste votée par les extrêmes-droites unies du RN à RNaissance en passant par LRN, sous l’égide de Macron Sauron, le nazgûl Darmanin décrète la mise à jour des passeports français :

Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 2

Résumé de l'épisode précédent :
Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb. Désormais, il parcourt steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars dans le but de ramener un jour l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

“Banni de rien comme un vrai zonard, t’as toutes les chances d’arriver nulle part”, comme aurait à peu près chanté Jacques Higelin.

Mais “le chemin se fait en marchant”, nous enseigne aussi Antonio Machado.

Marchons, donc, marchons, qu’un sang impur abreuve… euh, non, rien.

Bref, je suis banni, notamment, du forum du Média, c’est-à-dire de rien, puisque celui-ci est totalement inaccessible depuis plus de deux mois. A celles et ceux qui diraient qu’on s’en fout du forum, que personne n’y allait, que ce qui compte, c’est le programme les programmes, rappelons quelques points importants. Le Média produit certes de bons programmes (surtout “Sans langue Degois ” 🤪), mais le manifeste du Média ne définit pas seulement un média engagé à gauche et proposant de bons programmes et articles (ce que font très bien également Médiapart, Là-bas-Si-j’y-suis, Reporterre et autres médias de gauche indépendants). Il stipule aussi, ce qui fait toute son originalité :

  1. Ce média, coopératif, sera indépendant : sa gouvernance impliquera ses sociétaires, ses salarié·e·s et ses « bénéficiaires ».
  2. Ce média sera collaboratif : s’appuyant sur un réseau de correspondant·e·s, d’associations, d’ONG, il fera appel aux collaborations citoyennes.
Continuer la lecture de « Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 2 »

Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 1

C’est officiel : je suis “banni de Le Média”, avis reçu par mail en provenance de l’adresse forum@lemediatv.fr le 24 novembre 2023.

Voici ma réponse, adressée le jour même aux trois membres de Le Directoire et à Le Conseil de surveillance de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif de Le Média dont je suis sociétaire :

De rien.
Je conteste évidemment cet acte autoritaire, arbitraire, injustifié et illégitime qui pose de sérieuses questions sur l’aptitude de l’instance décisionnaire à exercer sa mission avec discernement.
Abonné et sociétaire à jour de mes versements, je n’ai enfreint aucun terme de la charte du forum ni du manifeste du Média et n’ai fait l’objet d’aucun signalement pouvant justifier un bannissement, d’autant plus que le forum est inaccessible depuis plus d’un mois. L’article 12 des statuts ne permet pas, en tout état de cause, d’exclure de cette manière un sociétaire.
Merci de me réintégrer au plus vite et de me redonner accès à ce service dû aux abonnés et sociétaires..
Coopérativement,
S.
Continuer la lecture de « Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 1 »

Cessons les querelles sémantiques à la con

Le colonialisme israélien, né de la transposition chez les Juifs persécutés en Europe du colonialisme blanc, et qui génère à son tour apartheid, crimes de guerre et crimes contre l’humanité visant le peuple palestinien, suscite une légitime résistance depuis 75 ans.

Le Hamas est un organe islamiste réactionnaire et antisémite de cette résistance palestinienne. Après avoir remporté des élections démocratiques non reconnues par les Etats se prétendant démocratiques, il a écrasé dans le sang ses concurrents palestiniens plus progressistes mais tout aussi corrompus, en profitant de la cynique complaisance israélienne à son égard. Il utilise une stratégie de lutte terroriste en commettant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité auxquels le gouvernement d’extrême-droite suprémaciste juif israélien répond par des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité à visée désormais clairement génocidaire.

Cette situation attise partout dans le monde des manifestations de haine à caractère raciste, islamophobe et antisémite. En France, des actes antisémites ont été commis. Mais le gouvernement français, en menant une politique islamophobe, en interdisant arbitrairement les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, en soutenant inconditionnellement le gouvernement d’extrême-droite israélien dans sa vengeance aveugle contre les habitants de Gaza, en invitant des partis d’extrême-droite héritiers du pétainisme et de la collaboration avec le nazisme à manifester contre l’antisémitisme, en accusant fallacieusement des organisations de gauche comme la France Insoumise d’être antisémites et pro-Hamas, attise la haine et la confusion, et n’apporte rigoureusement aucune réponse pertinente au problème de l’antisémitisme.

Les seuls vainqueurs, partout, sont les fascistes, les exploiteurs, les fanatiques, les racistes.
Les vaincus, partout, sont toujours les dominé.e.s.

Les seules solutions sont le respect du droit international et du droit des peuples à l’autodétermination, la fin du colonialisme et des discriminations, la comparution des criminels de guerre devant la cour pénale internationale. Pour y parvenir, on ne peut compter que sur des solidarités internationalistes entre toutes celles et ceux qui, dans le monde, luttent contre les dominations. Celles-ci sont à reconstruire malgré les divisions et la décomposition attisées par les dominants au sein des mouvements progressistes. Vaste programme.

Erreurs novatrices

“Plus un savoir est diffusé sur un grand nombre de gens, plus grande est la probabilité d’en voir émerger un nouvel usage intellectuel ou pratique. Le grand nombre d’instruits joue-t-il aussi un rôle dans l’apparition des innovations ? Oui. Voici comment. Les innovations dépendent à la fois des savoirs accumulés antérieurs et des déductions à partir d’eux. Mais elles dépendent aussi d’erreurs d’apprentissage, de hasards d’exécution, d’expériences bizarres. La probabilité de voir cela se produire est plus grande dans un groupe plus nombreux. Les observations d’archéologie confirment le lien entre l’évolution de la taille des populations ancestrales et les changements majeurs des techniques utilisées. Plus on est nombreux, plus il y a de chances de faire mieux. Une leçon valable dans de nombreux domaines.”

Jean-Luc Mélenchon, Faites mieux !
Vers la révolution citoyenne
, Robert Laffont, 2023

I am Kenough

“To be honest, when I found out the patriarchy wasn’t about horses, I lost interest anyway.”

[traduction : “Pour être honnête, quand j’ai découvert que la notion de patriarcat n’avait rien à voir avec les chevaux, j’ai décroché.”]

Ken, in Barbie, Greta Gerwig, 2023

https://www.tiktok.com/@targaryensl/video/7259574233762778374

Emeutes

“Permettez-moi de dire, comme je l’ai toujours dit, et comme je continuerai à le dire, que les émeutes sont socialement destructrices et qu’elles vont à l’encontre du but recherché. Mais en dernière analyse, une émeute est le langage de ceux qui ne sont pas entendus.

Et qu’est-ce que l’Amérique n’a pas entendu ? Elle n’a pas entendu que le sort des noirs pauvres s’est aggravé au cours des dernières années. Elle n’a pas entendu que les promesses de liberté et de justice n’ont pas été tenues. Et elle n’a pas entendu que de larges pans de la société blanche sont plus préoccupés par la tranquillité et le statu quo que par la justice, l’égalité et l’humanité.

Ainsi, dans un sens réel, les étés d’émeutes de notre pays sont causés par les hivers d’atermoiements de notre pays. Et tant que l’Amérique repoussera à plus tard la justice, nous nous retrouverons dans une situation où ces violences et ces émeutes se reproduiront encore et encore.

La justice et le progrès social sont les garants absolus de la prévention des émeutes. Je suis sûr que vous avez entendu cette idée.

C’est presque l’idée qu’il y a quelque chose dans le flux même du temps qui va miraculeusement guérir tous les maux. Et j’ai entendu cela à maintes reprises. Il y a ceux, et ce sont souvent des gens sincères, qui disent aux Noirs et à leurs alliés de la communauté blanche que nous devrions ralentir et simplement être gentils et patients et continuer à prier, et que dans 100 ou 200 ans le problème se résoudra de lui-même, parce que seul le temps peut résoudre le problème.

Je pense qu’il y a une réponse à ce mythe. Et c’est que le temps est neutre. Il peut être utilisé de manière constructive ou destructrice. Je suis absolument convaincu que les forces de la malveillance dans notre nation, les extrémistes de droite ont souvent utilisé le temps de manière beaucoup plus efficace que les forces de la bienveillance.

Il se pourrait bien que nous devions nous repentir, dans cette génération, non seulement des paroles au vitriol des mauvaises personnes et des actions violentes des mauvaises personnes, mais aussi du silence et de l’indifférence effroyables des bonnes personnes qui croisent les bras et disent : “Attendez le bon moment.

Quelque part, nous devons nous rendre compte que le progrès social n’est jamais lié à l’inévitable. Il est le fruit des efforts inlassables et du travail persévérant de personnes dévouées. Et sans ce travail acharné, le temps lui-même devient un allié des forces primitives de la stagnation sociale. Nous devons donc aider le temps et nous devons nous rendre compte que c’est toujours le bon moment pour bien faire.”

Martin Luther King, Stanford, 1967.

Mère Nature

“L’homme ne peut point procéder autrement que la nature elle-même, c’est-à-dire il ne fait que changer la forme des matières. Bien plus, dans cette oeuvre de simple transformation, il est encore constamment soutenu par des forces naturelles. Le travail n’est donc pas l’unique source des valeurs d’usage qu’il produit, de la richesse matérielle. Il en est le père, et la terre la mère (…).”

Karl Marx, Le Capital, première section, “La marchandise” I, II, 1867

Bureaucratie

“Désormais, nous vivons dans une société où davantage de gens sont payés pour réguler des marchés que pour produire des services et des ressources au sein de ces marchés. Contre toute attente, le capitalisme bourgeois s’est mis à produire quelque chose que l’on a toujours décrit comme réservé aux régimes communistes : la bureaucratie.

Dans son ouvrage portant sur ce phénomène [Bureaucratie, Les Liens Qui Libèrent, 2015], l’anthropologue David Graeber part du constat qu’aucune population dans l’histoire du monde n’a consacré autant de temps à la paperasse. Cette inflation de paperasse, n’importe qui aurait tendance à en attribuer la responsabilité (ou culpabilité) aux fonctionnaires, à l’administration, bref à l’Etat. Ce serait se tromper d’ennemi. Pour Graeber, cette bureaucratisation de nos vies est liée aux dernières mutations du capitalisme car les réformes, prises au nom de la flexibilité, de l’efficacité, de la rationalité, produisent en réalité ce qu’il nomme la “loi d’airain du libéralisme” :

“Toute réforme de marché — toute initiative gouvernementale conçue pour réduire les pesanteurs administratives et promouvoir les forces du marché — aura pour effet ultime d’accroître le nombre total de réglementations, le volume total de paperasse et l’effectif total des agents de l’Etat.”

L’efficacité, la réduction des coûts et la baisse des prix ne sont donc jamais au rendez-vous. Et contrairement à ce que les idéologues bourgeois ne cessent de répéter — sans la moindre preuve —, un monopole public coûte moins cher qu’un marché concurrentiel.”

Nicolas Framont, Parasites, Les Liens Qui Libèrent, 2023

Sous-bourgeoisie

“C’est la classe intermédiaire qui fait marcher le monde dans un ordre conforme aux intérêts bourgeois et surtout qui décrit celui-ci selon des valeurs et une grille de lecture qui les préservent. Une classe aussi consciente d’elle-même, aussi habitée par la lutte des classes (celle des grandes fortunes), a besoin pour régner d’une sous-classe qui n’ait pas conscience d’elle-même et qui pense que la lutte des classes n’existe pas.”

Nicolas Framont, Parasites, Les Liens Qui Libèrent, 2023

css.php